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Follow/Fav Une famille pour Noël

L'Hiver 1990. Le plus rude que l'Angleterre ait jamais connu en vingt ans. Un temps à ne mettre personne dehors. Pourtant il est là, debout, le regard dans le vide, il attend.

Rated: Fiction T - French - Hurt/Comfort/Family - Harry P. Draco M. Severus S. Luna L. - Chapters: 47 - Words: 101,430 - Reviews: 433 - Favs: 217 - Follows: 188 - Updated: 1/11/2016 - Published: 2/18/2015 - Status: Complete - id: 11057361

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L'Hiver 1990. C'était le plus rude de tous ceux que l'Angleterre avait connu ces vingt dernières années. Les thermostats extérieurs indiquaient entre - 10 et -12 selon les différentes régions. Le vent soufflait fort, accentuant davantage cette impression que l'été ne reviendrait probablement pas. C'était un temps à ne mettre personne dehors et pourtant…

Un petit garçon attendait, pieds nus dans la neige, portant comme seul vêtement un t-shirt trop grand, sans doute mis auparavant par quelqu'un de bien plus gros que lui, et un pantalon troué et tâché par la boue qui était retenu par une ficelle en guise de ceinture. Ce petit garçon aux lunettes rondes s'appelaient Harry.

A cette époque, il n'avait que dix ans à peine et pourtant, cela n'empêchait nullement sa tante, Pétunia Dursley de lui faire réaliser maintes corvées, allant du nettoyage, aux courses, en passant par la préparation du dîner, le désherbage, le rangement et foule d'autres choses écrites sur une liste, placardée sur le frigo pour qu'il n'oublie pas. C'était leur bonne à tout faire, un esclave.

Dès le début, son oncle et sa tante avaient été très clairs: ses parents étaient morts dans un accident de voiture et Pétunia et Vernon avaient hérité de lui, un garçon maigrelet, plus petit que les autres garçons de son âge et à peine instruit. Autrement dit, un incapable.

Harry n'avait jamais connu la joie d'avoir une famille: les dursley ne l'appelaient même pas par son prénom. Bien souvent, ils l'appelaient monstre ou encore garçon, comme s'il était dénué d'humanité, comme si toutes ces choses auxquelles il aspirait, il n'y avait pas droit.

Ce matin-là, il s'était fait réveiller, comme dans bien d'autres journées, par son cousin qui descendait l'escalier en courant et en claquant des pieds juste pour l'ennuyer. Oui, le garçon n'avait jamais eu de chambre; en réalité, il avait toujours dormi là, dans ce placard, sous l'escalier. Un placard qui puait le renfermé, les produits de peintures, et peuplé d'araignées et autres insectes. Mais Harry n'avait pas peur de tout ça. Ce qui le dérangeait surtout, c'était cette absence de fenêtre et cette obscurité totale qui régnait dans la pièce quand Pétunia refermait la porte sur lui, l'enfermant pour la nuit, tel un chien.

Il endurait tout, jour après jour mais ce qu'il ignorait, c'était que, pour lui qui n'aspirait qu'à rendre service malgré l'injustice qu'il subissait, pour lui qui faisait tout pour que son oncle et sa tante le laisse vivre parmi eux, ces derniers avaient bien d'autres projets.

Le garçon était un enfant bizarre, il posait problème tout le temps, à chaque instant de la journée et surtout à l'école car il avait de meilleurs points que Dudley, son cousin. Et cela, les Dursley ne pouvaient pas le supporter. Comment l'enfant de ces deux êtres répugnants pouvaient être meilleur que leur Dudley chéri? Pour éviter d'être la honte de sa famille, Vernon avait choisi: il se débarrasserait du garçon. Et ce soir !

Tout l'après-midi, la famille Dursley fit comme si de rien n'était, ne laissant, comme à leur habitude, aucun reste pour que leur esclave puisse manger à son tour. Dans quelques heures, Vernon l'emmènerait en voiture, loin de leur maison, dans le noir le plus total, et l'abandonnerait à son sort.

Le garçon ne retrouverait jamais son chemin, et un beau jour, la police retrouverait son corps et les Dursley feindront la tristesse et pleureront de fausses larmes sur son corps. Ils étaient très doués pour jouer la comédie, aussi bien l'un que l'autre.

Ils adoraient Harry, c'était une tragédie, un malheur. Oui, ils arriveraient à verser des larmes sur les uniformes de la police. Oui, ils en étaient capables.

- Garçon, nous sortons. Tu viens avec moi, tu porteras mon sac. cria Vernon en tambourinant à la porte du placard sous l'escalier.

Harry sourit et quitta son placard. Chouette. Il pouvait sortir. Il verrait le monde extérieur. Ce serait génial !

Impatient, il jeta un dernier regard au miroir et dissimula sa cicatrice derrière ses cheveux indisciplinés avant de quitter la maison, Vernon sur les talons.

Dehors il faisait noir, le gamin savait qu'il n'y aurait pas grand-chose à voir depuis la voiture, mais il verrait pour la première fois de sa vie le ciel étoilé de Londres. Docile, il grimpa dans la voiture, ses chaussures boueuses sur le plastique pour ne pas abimer le tapis, et jeta un œil par la fenêtre. Il ne fallait rien manquer. Ils roulèrent ainsi pendant vingt minutes et quand ils descendirent de voiture, Vernon lui donna un sac plastique avec une vieille paire de chaussettes trouées.

Ils marchèrent jusqu'au coin de la rue quand Vernon jura.

- Attends-moi ici garçon, j'ai oublié quelque chose dans la voiture !

Harry s'arrêta et ne regarda même pas son oncle repartir précipitamment. Trop content de pouvoir s'arrêter malgré le vent glacial, il observa les étoiles scintiller dans le ciel. C'était magnifique. Fabuleux. Extraordinaire. Il n'avait pas d'autres mots. I

Il était si contemplatif devant cette clarté des étoiles qu'il ne voyait pas le temps passer. Une bourrasque froide le ramena à la réalité. Où était son oncle Vernon? Il faisait froid, il voulait marcher pour se réchauffer mais Vernon avait dit qu'il devait l'attendre. Alors il attendit. Il n'avança pas, continuant à regarder le ciel étoilé, et ne retourna pas non plus à la voiture pour voir ce que son oncle fabriquait.

S'il l'avait fait, il aurait su: la voiture était repartie sans lui, le laissant seul à son triste sort. Mais il ne savait pas, et il attendit. Les secondes devinrent des minutes, et les minutes devinrent des heures. Il avait froid: ses membres étaient engourdis et le bout de ses doigts étaient rougis. Il avait sommeil, il voulait dormir. Oncle Vernon le punirait-il s'il le trouvait endormi par terre? Il s'en fichait. Son oncle et sa tante lui avaient donné plus encore de corvées que d'habitude et il était fatigué. Il préférait la punition au fait de rester debout encore quelques heures.

Ereinté, il remua, grimaçant tant ses jambes lui firent mal, et se coucha sur le sol, dans la neige, son corps frémissant de froid et il s'autorisa à fermer les yeux, se laissant aller au sommeil doux et réparateur. Le sol dur ne le dérangeait pas, après tout, il avait dormi sur le sol de son placard depuis tant d'années que cela ne lui faisait plus rien. Retenant un baillement, il se recroquevilla sur le sol et, soulagé, s'endormit, l'estomac vide.